Les stades d’éveil

Les stades d’éveil

Nous ne voyons qu’une partie de l’Univers, le cadre vivant du Cosmos nous échappe. Nous sommes entourés et baignés d’influx extérieurs, qui agissent sur nous à notre insu.

Le soleil brillant au centre de notre monde visible nous rappelle notre place dans la nature manifestée. Tout y est en germe, tout est appelé à une perfection plus grande, mais attention cependant, il ne faut pas être ébloui par une lumière trop vive, la Vérité ne brille pas en un seul éclair fulgurant, elle nécessite une science progressive que l’on assimile doucement avec Prudence et Sagesse.

L’éveil de notre conscience se fait donc par stades successifs. Il convient d’abord de se placer dans notre cadre naturel, le Macrocosme, d’en percevoir l’unité et de vivre en unité avec tout ce qui vit autour de lui et en lui. On s’intéresse à l’Univers, à la vie cachée, à son harmonie mathématique. On commence à percevoir celle-ci, on apprécie les beautés de la Nature. On découvre l’unité de tout ce qui est. On se prend d’affection pour toute forme de vie (minéraux, végétaux, animaux) et l’on comprend le devoir de solidarité. On prend alors conscience qu’il faut augmenter et défendre son potentiel, s’opposer à la souffrance – inutile – qui la diminue, à la mort – absurde – qui la supprime, à toutes formes de cruauté envers les formes de vies inférieures.

Un second stade dans notre avancement intérieur consiste dans la perception d’un plan Divin dans la Nature entière. Bien qu’Il demeure pour nous incompréhensible et transcendant, il existe, il est là. On perçoit indirectement le Créateur par son œuvre. Celle-ci est éternelle comme lui, elle est comme son reflet permanent. Il en résulte qu’il est légitime d’avoir en nous un sentiment d’admiration et d’affection envers le Créateur de toutes choses. Attention, affection et admiration ne veut pas dire idolâtrer ni singer, cela veut dire prendre conscience et adhérer aux plans Divins.

Un troisième stade de notre évolution consiste dans un regret de plus en plus vif et dans une affliction de plus en plus grande devant l’aveuglement et l’incompréhension de nos semblables. Égarés par les passions les plus déréglées, prisonniers de leurs préjugés, victimes des illusions les plus perfides, les hommes s’enlisent dans l’égoïsme et l’indifférence. Ils tournent le dos à la lumière. Ce sont de malheureux aveugles qui vivent au jour le jour, qui n’ont que des activités animales (matérielles) et disparaissent sans avoir rien compris au sens de la vie ni au destin de l’âme. Attention, cette affliction n’est en aucun cas un jugement, c’est juste une prise de conscience douloureuse de ce qui nous motivait, nous aussi, il n’y a pas si longtemps.

Vous l’aurez compris, l’enseignement initiatique est tourné vers le Spirituel. Il est donc à la fois idéaliste, altruiste, généreux et…dynamique. Mais l’étude doit être graduée et rythmée. La Lumière doit se donner par degrés successifs, il ne faut pas aller trop vite au risque de se perdre. La Vérité peut être donnée à tous, mais de façon différente, selon le degré d’évolution et la faculté de compréhension de chacun. Le monde critique et condamne toujours ce qu’il ne peut comprendre, choses et gens…

Le quatrième stade est plus exigeant car il est possible à force de travail et de méditations, d’ascèse et de prières de percevoir un autre Monde qui le prolonge dans l’invisible et le relie au Centre Ineffable de toute existence. Toute la Nature est peuplée d’une hiérarchie de créatures et l’Homme n’est pas perdu ni isolé. Il a une place déterminée, car il est un être double, à la fois matière et esprit. Il en résulte que l’Homme peut aider les créatures qui lui sont inférieures, de même qu’il peut recevoir l’aide de la hiérarchie des Êtres qui lui sont supérieurs (plus avancés sur le chemin).

Il existe des Instructeurs dans l’invisible. Chacun agit par affinité sur une partie de l’humanité. Cette Chaîne d’Instructeurs a inspiré des prophètes, des sages, des législateurs, à toutes les périodes cruciales de l’histoire. Elle est permanente dans l’invisible, on peut donc la percevoir, en recevoir les impulsions et la lumière intérieure. Cela exige une grande pureté de cœur et de corps, une grande foi et une grande confiance. Toute peur physique doit être absente, le cœur ne doit pas trembler car pourquoi redouter la présence d’un ami, d’un protecteur, d’un guide bienfaisant ?

La Foi est nécessaire, c’est à dire un désir, une volonté, un appel de l’être invisible. On n’a rien sans peine, rien sans effort, rien sans émission de volonté et d’énergie. Il faut donc appeler et désirer, « Ora & Labora » disaient les Anciens. On obtient alors une illumination personnelle, ou bien l’entrée en son cœur d’une joie et d’une sagesse illuminante, d’une divine présence, d’un hôte divin. C’est l’extase, le ravissement, la suavité de l’Union.

En Conclusion, ces contacts rares mais puissants sont possibles entre l’Homme de désir, l’initié, l’ami de Dieu et les puissances spirituelles, qui le dépassent par leur nature et leurs possibilités. Mais ils sont difficiles à établir, c’est la récompense d’un long entraînement. Une grâce exceptionnelle récompense les cœurs persévérants